Gilgit, Rawalpindi (Islamabad) : du 6 au 13 Aout 2010
Tout d'abord, desole pour la longueur de l'article, contenant peu de photos, mais cette semaine necessite davantage de recit que d'images...
Nous trouvons rapidement notre Guest-House (GH), conseillee par notre dernier hebergement. L'endroit est plutot sympa avec la cour interieure. Nous retrouvons la-bas Tim et Ana, laisses quelques jours plus tot a Sost. Ils sont la depuis 5 jours...
Le lendemain, il pleut. Apparemment la route est bloquee plus dans le Sud. Ca ne sert a rien de partir aujourd'hui, il faut attendre. Les gens commencent a nous parler d'avions commerciaux (PIA), ou il est impossible d'acheter des billets car deja complet pour le mois ; mais aussi d'avions de l'armee qui de temps a autre rapatrieraient les habitants et les touristes (ces derniers en priorite).
Le lendemain, il fait beau, mais les routes sont encore coupees... Ensuite, il pleut dans la nuit, re-detruisant a nouveau les routes. Apres 3 jours ici, nous commencons a penser que nous risquons de rester longtemps ici...
Pendant les 4 premiers jours, chaque matin, reveil a 5h30 pour voir la meteo. Quand elle est bonne, il s'agit d'une bonne journee pour reparer les routes, a nouveau detruite des que la pluies tombe durant la nuit !!! Impossible de partir. Une seule et unique solution : prendre l'avion de l'armee !!!
Nous passons donc beaucoup de temps a attendre, chercher des infos sur l'etat des routes, et ... a jouer aux petits chevau a la GH (pour info, Adeline totalise le plus grand nombre de parties gagnees : felicitations !!!).
Nous apprenons que pour prendre l'avion de l'armee, nous devons etre inscrit sur une liste. Nous partons donc a la recherche du "Home Secretary", responsable de l'armee qui peut nous inscrire dessus. Nous le trouvons dans la caserne militaire ou nous resterons la majeure partie de la journee dans son bureau (durant 7 heures). Il nous offre le Chai, discute avec nous. Vraiment un tres bon accueil, en fait il nous aime bien !!! A 16h, il nous note sur la Liste. Nous sommes les 2 premiers ; on peut partir demain !!! Enfin...
Nous rentrons a la GH fier de notre sesame. Demain matin, il faudra etre a l'aeroport pour 5h.
Nous arrivons donc tot a l'aeroport, et nous nous regroupons avec tous les etrangers. Nous apercevons de nombreux militaires avec leur packetage. Ils ont un acces special et decolleront dans le 1er avion. Aujourd'hui, il doit y en avoir 2 ou 3. Nous attendons dans la chaleur a un endroit, puis un autre, puis encore un autre, pour revenir a la case depart, et ce durant toute la matinee. Personne ne sait ou nous devons aller. Nous parlons donc de la fameuse liste. La reponse est cinglante :
- Aujourd'hui la liste a disparu, quelqu'un a du la voler !!!
Nous comprenons alors qu'il va etre difficile d'acceder a l'avion... Apres 7 heures d'attente, les etrangers sont appeles. Nous commencons a nous approcher. Les grilles s'ouvrent et provoquent alors une emeute. Nous sommes alors au centre de la foule qui pousse de part et d'autre. Les enfants, par terre, sont en pleurs, on lutte pour ne pasx les ecraser. Les femmes cient, et la police... charge. A plusieurs reprises ils s'avancent distribuant des coups de matraques. L'un d'eux, juste devant nous leve aors la tete et nous pousse seulement. Pas de matraquage pour nous. Jerome tire alors Adeline sur le cote et nous contournons la rangee de police. Ce mouvement strategique nous permet de nous retrouver a 3 metres de la porte. Mais des dizaines de personnes sont agglutinees devant. Nous avons toujours nos gros sacs avec nous, rendant nos efforts encore plus durs. Nous fournissons un dernier gros effort pour atteindre la grille, evitant de tomber, et de pietiner les enfants !!! Pas facile avec la pression de la foule. Comment peut-on en arriver la ? Jamais que ce soit dans un stade ou lors d'un rassemblement divers nous n'avons vue de tels debordements.
Une fois a l'interieur de la cour, les autorites de l'aeroport prennent peur et en ferment les portes. Nous sommes la avec une vingtaine de personnes bloquees dans la cour.
Apres une vingtaine de minutes, ils nous ouvrent enfin. Nous passons alors les controles de securite dans une ambiance totalement detendue, a des annees luniere de ce qu'il passe dehors. Plus tard, tout groupe d'etrangers arrivera. Nous sommes alors conduits dans une salle annexe ou l'on nous sert the et petits gateaux (moyennant quand meme quelques roupies 
). Une demie-heure plus tard, "la goutte d'eau faisant deborder le vase" arrive :
- Finalement, l'avion ne vient pas aujourd'hui. Revenez demain !!! nous dit-on.
Tranquillement, les autres touristes repartent a leur hotel, sans rien dire. Nous, nous sommes a bout. Aujourd'hui, plus de 8h d'attente en pleine chaleur, une emeute, et il faudrait tout recommencer demain ??!! Nous indiquons alors que nous ne bougerons pas. Nous avons de l'eau, du gaz, a manger. Nous preferons attendre ici, ainsi nous serons deja dans l'aeroport !!!
Le manager, le big-boss, vient alors nous voir pour trouver une solution. Impossible de dormir ici, nous sommes hors de la zone barricadee de la ville, trop dangeureux. Il nous propose de nous payer l'hotel cette nuit et de nous faire accompagner par la police demain !!! Un bon deal, mais nous refusons son "aide financiere", ce n'est pas ce que nous recherchons, et d'autres dans le pays en ont surement plus besoin que nous en ce moment. Mais il nous donne sa carte. Demain, avant de quitter notre GH, nous devrons l'appeler. Il nous ouvrira tous les barrages et nous pourrons attendre l'avion a l'interieur de l'aeroport. Nous acceptons, et il nous raccompagne en voiture a notre hotel... Encore une nuit ici, profitons-en pour jouer aux petits chevaux !!! Esperons vraiment que demain ce sera bon. Aux erniers nouvelles, la route pour rejoindre Chilas est coupee sur une quarantaine de kms, et tres dangeureuse (a flanc de montagne sur les eboulis et longeant de tres pres la riviere en crue). A proximite de Chilas, les inondations ont emporte une quarantaine de personnes... Ce sont les pires inondations de l'histoire au Pakistan. L'avion est la seule issue.
Bien que pour notre part nous somems en securite dans notre GH de gilgit (on est a l'abri, et il y a de la nourriture), dans la rue les esprits commencent a s'echauffer. La penurie de petrole se fait de plus en lus ressentir. Certaines personnes abandonnent leur vehicule au bord de la route, et les groupes electrogenes fonctionnent maintenant au compte-goutte. Enfin, les medias Pakistanais craignent une 2e vague d'inondation et une epidemie de cholera !!! Partir d'ici nous arrangerait... Pour l'heure, aujourd'hui est egalement le 2e jour du ramadan. Notre GH nous invite ce soir a partager leur table. Nous passerons un excellent moment tous ensemble...
Le lendemain, tout se passe comme prevu. Cette fois, ce n'est plus la police qui barricade l'entree, ;ais l'armee. Le perimetre de securite est beaucoup plus etendus. Apparemment les evenements de la veille ont laisse des traces... Pou notre part, nous entrons facilement dans l'aeroport, et attendons. 1, puis 2 avions de la ligne reguliere decollent. Toujours pas de traces de l'avion militaire. Un officier vient alors nous dire avec un grand sourire (il se moque un peu de nous d'ailleurs
), que l'avion ne viendra pas aujourd'hui !!! Il pleut a Islamabad. Nous montons alors dans le bureau du Manager ou une reunion d'etat-major a lieu. Apparemment, l'avion ne viendrait pas a 99%, mais ce n'est pas encore offciellement confirme. Il faut attendre 1h et demie. Pas de probleme pour nous, on n'est plus a ca pres !!! A 11h et quart, le telephone sonne. Le manager repond. Il raccroche et nous dit :
- Felicitations !!! L'avion a decolle, il arrive. Vous partez dans une heure.
On ose y croire, on ne l'attendait plus. Et pourtant, ca y est, nous allons quitter Gilgit ...
Une heure plus tard, sur le tarmac nous attendons le feu vert de l'armee pour monter :
- OK, vous pouvez y aller, les femmes d'abord.
Encore une fois, une enorme bousculade commence. Alors qu'on pourrait tous monter tranquillement en file indienne, tout le monde pousse. On ne peut rien faire ici dans le calme... Nous somems au milieu de la foule et n'avons pas d'autre choix que de pousser. Les roulettes de la plateforme de chargement nous font glisser. Mais impossible de tomber, nous sommes tellement serres... Enfin, pour ajouter un peu plus de pression et de panique, le pilote a la bonne idee d'allumer les moteurs durant notre montee...
Une fois installe tant bien que mal, l'avion s'elance et decolle. Pas le choix du hublot ou du couloir, du repas, mais la joie se lit sur le visage de tous les passagers. Apres de nombreux jours d'attente, nous serons a Islamabad dans moins d'une heure, enfin...
Rawalpindi : 13-14 Aout 2010
Nous sommes heureux de fouler le sol de Rawalpindi (Islamabad). Une semaine que nous attendons ce moment-la. Nous traversons a pieds une petite partie de la ville, a travers les ruelles commercantes. Ceci nous permet de voir notre record de personnes sur un scooter : toute une famille, les parents et les 4 enfants !!! Les habitants nous saluent.
Nous ne visiterons pas la ville, nous n'en avons pas le temps. Nous resterons une seule nuit ici. Dommage, car un homme de l'armee rencontre a Gilgit durant notre attente a l'aeroport nous avait invite chez lui.
Le Ladakh/Zanskar (en Inde), region habituellement epargnee par la mousson vient d'etre frappe par de lourdes chutes d'eau. Le bilan est terrible. Une partie de la ville de Leh est detruite, les routes aussi. Nombre de personnes ont disparues et les ambassades du monde entier tente de rapatrier leurs ressortissants. Les posts sur les forums font froid dans le dos. Tous recherchent des membres de leur famille. Nous abandonnons donc l'idee d'aller faire notre trek "La Traversse du Zanskar". Nous achetons notre billet d'avion pour le lendemain. Nous nous envolons pour ... l'Indonesie...
